Quel statut juridique choisir pour de la prestation de services ?

Vous souhaitez créer une entreprise de prestation de services et ne savez pas quel statut juridique choisir ? Suivez notre guide pour trouver un statut très avantageux pour votre entreprise.

Choisir un statut juridique

Dans le parcours qui mène à la création de votre entreprise, le choix du statut juridique est une étape cruciale. Dans le cadre des prestataires de services, l’entrepreneur met souvent l’accent sur la qualité des prestations à offrir et le développement de son activité. Mais la forme juridique choisie peut être soit un frein ou un catalyseur de la croissance de l’entreprise de services.

Il est donc nécessaire de faire ce choix à partir de critères adaptés à son activité. Nous allons dans cet article préciser le périmètre du secteur des services et présenter les points clés pour le choix du statut juridique de la société à créer.

Qu’est-ce qu’une entreprise de services ?

Une entreprise de services, qui peut aussi ĂŞtre dĂ©signĂ©e comme prestataire de services, est une personne physique ou morale qui exerce une activitĂ© professionnelle qui est rangĂ©e dans le secteur tertiaire. Son activitĂ© va se caractĂ©riser par son offre Ă  sa clientèle : il s’agira principalement de compĂ©tences intellectuelles ou techniques dont l’entreprise Ă  la maitrise et qu’elle met Ă  la disposition de sa clientèle.

L’entreprise de services se distingue donc radicalement de celles appartenant au secteur secondaire ou primaire. Elle n’offre pas de biens matĂ©riels et tangibles pouvant ĂŞtre stockĂ©s. Le prestataire de services est indĂ©pendant de ses clients et travaille pour leur compte uniquement dans le cadre du service offert. Ce dernier peut ĂŞtre :

  • Exceptionnel, le besoin ne se prĂ©sentant que rarement chez le client ;
  • Ponctuel ;
  • RĂ©gulier, avec des prestations prĂ©visibles s’étendant sur une certaine durĂ©e.

Quels sont les différents types d’entreprises de services ?

On peut classer les entreprises de services selon 2 critères : la nature de l’activitĂ© et les destinataires du service.

La nature de l’activité

Elle peut ĂŞtre :

  • Commerciale. Les services appartenant Ă  cette catĂ©gorie sont souvent standardisĂ©s, visant un public de masse. On peut citer par exemple la tĂ©lĂ©communication ou la formation.
  • Artisanale. On retrouve ici des prestations nĂ©cessitant un savoir-faire technique et des opĂ©rations faites Ă  la main. Nous pouvons citer ici l’ébĂ©nisterie ou les mĂ©tiers du bâtiment.
  • LibĂ©rale. Les prestataires de services appartenant Ă  cette catĂ©gorie offrent des services attachĂ©s Ă  une expertise ou une profession particulière. Les cabinets mĂ©dicaux et les cabinets d’avocats en sont une parfaite illustration.

La destination du service

On distingue :

  • Les services Ă  la personne. On regroupera ici les prestataires qui offrent des services pour lesquels les clients et bĂ©nĂ©ficiaires sont des particuliers. Leurs activitĂ©s rĂ©pondent Ă  des besoins particuliers, afin de leur faciliter la vie : travaux mĂ©nagers, blanchisserie, jardinage et entretien d’espaces verts, esthĂ©tiques, garde d’enfants, assistance aux personnes dĂ©pendantes ou handicapĂ©es, etc.
  • Les services aux entreprises. Les services proposĂ©s dans cette catĂ©gorie sont proposĂ©s Ă  d’autres entreprises et non Ă  des particuliers. Ce sont des prestations qui s’intègrent dans le processus de production ou viennent en soutien de l’activitĂ© de l’entreprise : logistique, marketing, conseil, sĂ©curitĂ©, location.

Les principaux statuts juridiques pour les entreprises en France

Pour crĂ©er votre entreprise en France, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques d’entreprise. Ces diffĂ©rents statuts sont prĂ©sentĂ©s dans les points ci-dessous.

Auto/micro-entreprise (AE)

L’auto-entreprise ou la Micro-entreprise est la forme la plus simple d’entreprise individuelle.

L’AE correspond aux entrepreneurs qui exercent seuls leur activitĂ© comme travailleurs non-salariĂ©s, parfois en ayant une autre activitĂ©.

Le micro-entrepreneur ou l’auto-entrepreneur a une responsabilité illimitée et n’a pas de rémunération fixe.

La micro-entreprise se caractĂ©rise par :

  • Une simplification du rĂ©gime fiscal et social, tant dans les pĂ©riodicitĂ©s de paiement que dans le calcul ;
  • Des abattements sur plusieurs impĂ´ts ;
  • Un chiffre d’affaires maximal autorisĂ© ;
  • Une procĂ©dure de crĂ©ation simplifiĂ©e devant les CFE (centre de formalitĂ© des entreprises).

Entreprise individuelle (EI)

Une EI est une entreprise individuelle qui peut ĂŞtre crĂ©Ă©e sans capital par toute personne majeure. L’entrepreneur individuel ne peut pas s’associer dans son activitĂ© et imposer directement sur son revenu, en fonction de son activitĂ© : BIC (BĂ©nĂ©fices industriels et commerciaux) ou BNC (BĂ©nĂ©fices Non Commerciaux). Il choisit son rĂ©gime d’imposition : micro-entrepreneur, rĂ©gime simplifiĂ© ou rĂ©gime rĂ©el. L’EI possède de faibles obligations comptables et se crĂ©e aussi dans un CFE.

Entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)

Comme son nom l’indique, cette forme d’entreprise permet de créer une EI tout en protégeant son patrimoine de la responsabilité illimitée. L’entrepreneur devra donc évaluer et affecter un investissement matériel et financier propre à l’exercice de l’activité de l’EIRL. L’EIRL se distingue aussi des autres EI par la faculté de choisir l’impôt sur les Sociétés. Autrement, les régimes fiscaux et sociaux sont les mêmes que pour les autres EI.

Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)

Forme Ă©quivalente Ă  une SARL Unipersonnelle, l’EURL permet Ă  une personne physique ou morale de crĂ©er une sociĂ©tĂ© dont elle reste le seul associĂ©. L’EURL se caractĂ©rise par :

  • Une responsabilitĂ© limitĂ©e aux apports ;
  • Une transition aisĂ©e vers la SARL ;
  • Une souplesse quant au rĂ©gime d’imposition : impĂ´t sur le revenu ou impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s, au choix ;
  • La possibilitĂ© d’avoir un gĂ©rant distinct de l’associĂ© unique.

La crĂ©ation d’une entreprise de type EURL se fait par la rĂ©daction de statuts et l’enregistrement au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s. C’est une forme juridique apprĂ©ciĂ©e pour devenir indĂ©pendant ou freelance.

Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)

La SASU est une sociĂ©tĂ© Ă  un associĂ©. Elle se distingue de l’EURL par la souplesse accordĂ©e dans la rĂ©daction des statuts (gouvernance, fonctionnement, capital social) et dans la constitution du capital, qui peut se faire par apport en nature ou en numĂ©raire. La SASU obĂ©it Ă  l’IS. Par exception, la SASU peut demander un reversement au rĂ©gime de l’impĂ´t sur le revenu.  Mais elle doit rĂ©pondre Ă  des conditions prĂ©cises et elle devra retourner Ă  l’IS après 5 ans.

Société à responsabilité limitée (SARL)

C’est le statut juridique le plus répandu en France. Il s’agit d’une société ayant 2 à 100 associés responsables seulement à concurrence de leur apport. Le régime fiscal de la SARL est celui de l’IS. Le régime social appliqué au gérant se décide selon qu’il est gérant minoritaire, majoritaire ou égalitaire.

Société par actions simplifiée (SAS)

Créer une SAS c’est lancer une forme de société permet à un groupe de fondateurs (ou à l’associé unique dans la SASU) de bâtir une entreprise propre à leur vision. Cela est possible grâce à une forte souplesse de rédaction des statuts. La nomination d’un président de la SAS, représentant la société devant les tiers, est une obligation. Aussi, les décisions collégiales et unanimes des associés doivent être prises sur certains aspects importants de gestion.

Société anonyme (SA)

Avec le statut juridique de sociĂ©tĂ© anonyme, il est possible de crĂ©er une sociĂ©tĂ© de capitaux dans laquelle les actionnaires ne sont pas engagĂ©s dans la gestion de l’entreprise. La SA requiert un capital minimal de 37 000 euros et doit avoir Ă  son sommet :

  • Soit un conseil d’administration et un prĂ©sident directeur gĂ©nĂ©ral ;
  • Soit un conseil de surveillance avec directoire.

Le rĂ©gime fiscal de la SA est l’IS. Le PDG Ă©tant lui soumis Ă  l’impĂ´t sur le revenu. Pour le rĂ©gime social de ce dernier, il s’agit d’un « assimilĂ©-salariĂ© Â», mais sans le bĂ©nĂ©fice de l’assurance-chĂ´mage.

Comment choisir le statut juridique d’une entreprise de prestation de services ?

Une fois que vous aurez déterminé le type de prestation de services que votre entreprise va offrir, vous serez amené à choisir un statut juridique.

Choix d'un statut juridique

Pour de la prestation de services, en plus des 3 grandes questions Ă  se poser pour bien choisir son statut juridique d’entreprise, ce choix devra se faire en prenant en compte plusieurs paramètres :

Le nombre d’associés au départ

Selon que l’entreprise est portée par un seul individu ou plusieurs, le choix se portera naturellement vers une entreprise individuelle ou alors une société.

Le secteur d’activité

Vous devez tenir compte du domaine dans lequel vous exercez avant de choisir votre statut juridique. Il peut y avoir incompatibilité légale entre certaines prestations de services et le statut juridique. Même sur le plan strictement économique, il est possible que certaines prestations de services soient incompatibles avec un statut particulier.

La fiscalité

La fiscalité est l’un des éléments centraux qui distinguent les statuts juridiques entre eux. Les régimes d’imposition, les potentiels abattements, la souplesse quant au changement de régime, sont autant d’aspects à étudier.

Le capital de départ

Pour créer votre entreprise de services, vous avez mobilisé un certain investissement, en nature ou en espèces. Son montant influence le type d’entreprise que vous pouvez créer.

Le risque sur votre patrimoine

Certaines prestations de services, à l’instar des soins esthétiques, présentent un faible risque pour le patrimoine de l’entrepreneur. Notamment parce que le crédit bancaire ou fournisseur y est quasiment nul, et que l’investissement initial est assez bas. Dans ces cas, le choix d’une entreprise à responsabilité illimitée ne présente pas de réel risque.

Vos besoins de financement

Si votre entreprise aura besoin de rechercher des financements externes, vous devez prendre un statut juridique qui offre plus de crédibilité et des états comptables plus détaillés.

Votre plan de croissance Ă  moyen terme

Si vous envisagez d’accueillir de nouveaux associés ou alors de recruter du personnel, vous devez créer votre entreprise de services en choisissant un statut juridique qui facilitera ces phases de transition.

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Douglas Faure
Rédacteur spécialisé dans les domaines de l'entreprise et de la finance. Je vous aide à créer et faire fructifier votre business !