L’IA est-elle la nouvelle toison d’or à conquérir ? C’est en tout cas ce que font croire des publicités et les nombreuses vidéos que l’on retrouve sur YouTube, X (ex-Twitter) et autres réseaux sociaux. Une recherche rapide sur YouTube avec la requête « Devenir riche avec IA » permet de se rendre compte de l’ampleur. Les vignettes des vidéos sont déjà aguicheuses avant même de découvrir le contenu. Une promet de gagner près de 6500 en 7 jours, en partant de 0 ; une autre reste moins prétentieux et miroite seulement 100 € par jour. Si d’autres ne promettent pas un gain quotidien, ils affirment générer des revenus de l’ordre de 200 000 € par mois avec l’IA. Autant d’offres alléchantes qui alimenteraient sans doute le FOMO chez d’autres. Mais devenir riche avec l’IA est-il si possible et si facile ?
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‘‘Devenir riche avec l’IA’’ n’est qu’une roue qui a tourné
Ce qui se passe actuellement avec l’IA n’est que la nouvelle face de la roue ‘‘Devenir riche avec’’. Il s’agit d’un procédé aussi vieux qu’internet et qui s’appuie sur les mots les plus populaires du moment. Aujourd’hui, c’est le tour de l’IA générative, mais bien avant elle, il y a déjà ‘‘le bitcoin’’, ‘‘le copywriting’’ ou encore ‘‘le blogging’’. La technique reste la même : utiliser l’expression « Devenir riche avec » couplée à la dernière avancée technologique et qui connait le plus de popularité.
Selon les consultants, aider les utilisateurs à devenir riche n’est pas vraiment l’objectif, mais leur faire croire qu’ils peuvent devenir riches, atteindre le plus de personnes et ainsi gagner en vues. Or, sur les réseaux sociaux, chaque vue est importante lorsqu’on est influenceur. Et s’il s’agit de formations, l’objectif est de vendre plus. Leurs clients deviennent ainsi le moyen par lequel ils gagnent de l’argent avec l’IA.
L’IA est un marché très important estimé à près de 200 milliards de dollars
L’engouement est très présent en ce qui concerne l’intelligence artificielle. Décrite par Bill Gates comme la technologie du futur et la plus importante depuis l’invention de l’ordinateur personnel, l’IA est au cœur d’un marché actuellement estimé à 184 milliards de dollars. Sur les 10 années à venir, les experts s’attendent à une croissance annuelle de 28 %.
D’ici à 2030, elle pourrait contribuer à hauteur de 15 700 milliards de dollars à l’économie mondiale, selon les études en la matière.
C’est clair, l’IA constitue une grande opportunité et pour y travailler et en profiter, les compétences existantes actuellement ne sont pas à la hauteur. Le besoin de formation est très élevé. Mais est-ce comme les gens le proposent sur les réseaux sociaux ?
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Acquérir des compétences est capital pour gagner de l’argent avec l’IA
Quelques jours après le lancement du modèle de langage ChatGPT en 2022, Sam Altman avait pris la parole pour apaiser ceux qui voient le spectre de la disparition de leur emploi. Le paraphrasant, l’homme fort d’OpenAI affirmait que l’IA allait permettre à de nombreuses personnes de devenir riches. Mais pour y parvenir, se former est important et la formation dont il s’agit n’a rien à voir avec ce que proposent les vidéos YouTube et autres influenceurs des réseaux sociaux.
Pour Maxime Moffront « L’IA est un ensemble d’outils, qui vont permettre de gagner en productivité et de créer de nouveaux services. Cependant, leurs usages nécessitent des compétences et des efforts, totalement opposés aux aguicheuses façons de devenir riches rapidement qui poussent en permanence sur les réseaux sociaux ».
La formation en intelligence artificielle pour devenir riche est plus un parcours qu’un PDF à télécharger ou une vidéo de quelques minutes à regarder. Croire à cela, c’est prouver « une forte méconnaissance technique du domaine de l’IA, ainsi qu’une mésinformation du public », selon Maxime Moffront. Contrairement à ce que l’on affirme dans les vidéos, « c’est un outil magique qui permet en un clic de créer n’importe quel service », les choses ne sont pas aussi simples. L’effort pour parvenir à un résultat concluant est fortement sous-estimé, puisque les LLM qui existent pour le moment ne sont encore capables de penser généralement et pas spécifiquement. De plus, ils sont loin d’être capables de développer un produit entier sans la contribution technique du créateur.
