Quelle est la différence entre ETF et action ?

Vous souhaitez connaître la différence entre ETF et action ? Nous vous disons tout sur les points de dissemblance entre ces catégories d'actifs financiers.

Le solde de votre épargne affiche une belle somme. Heureux, vous félicitez l’économe que vous êtes et vous appréciez vos efforts. Cependant, vous n’êtes pas convaincu par l’idée de laisser autant d’argent somnoler dans une banque. Après plusieurs mois de réflexion, vous vous mettez à la finance dans l’optique de faire fructifier une partie de cette épargne.

Il est désormais temps de faire une mise à niveau de vos connaissances, car vous hésitez entre l’investissement dans un ETF et l’investissement dans un fond classique. Vous avez raison d’hésiter, car si ces deux opérations sont du placement boursier, il n’en demeure pas moins qu’ils sont très différents. Alors, dans quoi investir ? Est-ce préférable d’investir dans des ETF plutôt que directement dans des actions ? En fin de compte, sur quoi se basent leurs différences ? Cet article évoque quelques éléments de comparaison.

L’exécution de l’investissement ETF vs portefeuille d’actions traditionnelles

Un ETF ou Exchange Traded Fund est un fonds indiciel essayant de suivre le plus fidèlement possible la fluctuation d’un indice boursier, à tout moment de la journée, à la hausse comme à la baisse. Inspiré du mot « tracker » en anglais, il est généralement émis par des sociétés de gestion agréées. Il reflète l’évolution économique d’une zone géographique, ou d’un secteur industriel et suppose une gestion passive et simple.

En effet, un ETF n’est le plus souvent constitué que de quelques « lignes ». Une « ligne » étant le nombres d’investissements que l’on réalise à un instant donné. À titre d’exemple, l’investisseur peut se limiter à une deux ou trois zones géographiques ou secteurs économiques sans plus. En général, plus il y a de « lignes », plus il est compliqué de suivre un investissement.

C’est malheureusement le cas d’un fonds d’investissement traditionnel. Ce dernier est un panier d’actifs, constitué, pièce par pièce, par une société de gestion boursière avec pour objectif de « battre le marché » et obtenir une meilleure performance que la majorité des autres investisseurs. Un fonds d’investissement classique est très souvent composé de plusieurs lignes d’investissement.

Il est généralement recommandé d’avoir entre 8 et 20 lignes dans son portefeuille d’investissement.

Un autre argument en faveur des ETF sur l’exécution de l’investissement est la simplicité de leur sélection. Investir dans les ETF se résume à quelques étapes : d’abord il faut identifier la zone géographique qui vous intéresse le plus (Europe, USA, etc.) ou le secteur d’activité que vous maîtrisez le mieux (industrie automobile, matière première, armement, etc.).

Ensuite, vous identifiez et sélectionnez les meilleurs ETF. Ce choix se fait en fonction de leur encours et de leur frais. Vous pouvez vous faire aider par des approches suffisamment élaborées pour sélectionner des ETF dans le temps.

A contrario, investir dans des actions est généralement plus complexe et exige beaucoup de temps et de travail. Vous avez le choix entre plusieurs milliers de sociétés. Puis, il faut analyser chaque entreprise, étudier des graphes, s’informer sur chacune d’elles. C’est seulement à la fin de cette manœuvre que surviennent la sélection et plus tard l’investissement.

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La diversification des placements ETF vs portefeuille d’action traditionnelle

Nous l’avons vu plus haut, il est essentiel pour tout investisseur de diversifier ses placements. Un vieux proverbe ne dit-il pas qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans un même et seul panier. Ceci permet notamment de limiter les risques. Des deux formes de placements que nous analysons dans cet article, l’ETF est celui qui le permet le plus.

En effet, le portefeuille d’un ETF peut donner la possibilité d’investir dans des centaines voire des milliers d’entreprises. Une opération humainement difficile, voire impossible pour un particulier. À titre d’exemple, un ETF MSCI World permettait l’acquisition des actions directement ou indirectement dans plus de 1500 entreprises.

Une autre limite à la diversification des placements dans les portefeuilles traditionnels c’est le coût de l’investissement.

Si vous décidiez de ne placer qu’une infime partie de votre épargne dans un PEA soit 1000 euros, il ne vous sera possible d’investir que sur un nombre limité d’entreprises.

De fait, le coût des actions en direct sont généralement élevés. À moins que vous ne décidiez de ne cibler que des entreprises avec de faibles coûts d’actions. Dans ce cas, vous augmentez profondément le risque de perdre de l’argent.

Par ailleurs, lorsque cette diversification n’est pas limitée par le coût, elle est limitée par le moyen d’investissement. En effet, vous ne pouvez pas à l’aide de votre PEA investir directement sur un portefeuille d’actions extérieur à l’Europe. Car, les actions américaines, chinoises et autres ne sont pas éligibles au PEA.

Pourtant, cette opération est possible avec des ETF qui vont répliquer de manière indirecte les performances de ces actions étrangères à l’Union européenne.

Les coûts des gestions des ETF vs actions

La gestion d’un placement boursier implique des dépenses financières que l’on ait fait un investissement en ETF ou un investissement en action. Cependant, en fonction du type de frais l’un ou l’autre paraît avantageux. 

Au niveau des frais de gestion annuels, les portefeuilles d’actions traditionnelles sont bien plus avantageux, car ils n’impliquent pas de frais de gestion annuels. Ce qui n’est pas le cas des portefeuilles d’ETF qui nécessitent des frais de gestion s’élevant à près de 0,2 % par an. Ce pourcentage est le plus répandu quand l’on a affaire à un ETF aux frais limités.

Au niveau des frais de transaction, les coûts de transaction sont les mêmes. Cependant, la différence vient du nombre de transactions réalisées au cours d’une année.

Les investisseurs en actions sont généralement plus actifs que les investisseurs en ETF.

Les premiers réalisent plus de transactions que les investisseurs en ETF impliquant des frais de transactions additionnels. Cette attitude a pour conséquence d’amoindrir l’avantage de l’absence des frais de gestion qu’avaient les investisseurs en action.

Pire encore, cet avantage disparaît complètement quand l’on se rend compte que ces frais de transaction sont souvent plus significatifs que les frais de gestion. En outre, un portefeuille d’actions coûtera dans une certaine mesure plus cher si les sommes investies sont minimes et se limitent à quelques milliers d’euros. Ceci se justifie par le fait que plus les montants de transactions sont faibles comme il généralement le cas dans les investissements en actions, plus les frais de transaction en pourcentage sont élevés.

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Les performances de l’investissement en ETF vs l’investissement en action

Le but d’un investissement en action est de battre l’indice du marché. Cependant, si cela peut « facilement » se faire au terme d’une transaction ou sur une période relativement courte, il est très difficile de réaliser cette performance en sélectionnant individuellement les actions sur le long terme. En effet, il est très difficile, en moyenne, pour les professionnels des fonds de gestion de réussir cet « exploit » sur le long terme. Même pour eux, il n’est pas si évident d’identifier la niche sur laquelle investir les fonds qu’ils ont la charge de la gestion.

C’est pourquoi il est préférable pour un débutant sur les marchés financiers de donner la priorité aux ETF qui paraissent plus performants sur le long terme. Cette performance résulte, en grande partie, du faible taux de prélèvement annuel des frais de gestion sur les ETF comparativement aux fonds en investissement individue.

Les risques liés à l’investissement en ETF vs les risques en investissement en actions

L’investissement sur les marchés financiers implique des risques de perte de capital. Ce risque repose principalement sur l’évolution des marchés, l’évolution spécifique des entreprises en portefeuille et de leur cours, la liquidité des actions en portefeuille (cas particulier de l’investissement en actions), de l’indice que suit l’ETF concerné, aux risques associés à l’émetteur de l’ETF et à ces diverses contreparties, et aux risques de liquidité (cas de l’investissement en ETF).

De façon globale, l’évolution des marchés globaux a de graves conséquences sur les titres individuels et les ETF.

Pendant les krachs, presque toutes les actions sont impactées. Dans un autre cas, la plupart des actions montent quand les marchés sont globalement bien orientés. Il y a donc un lien extrêmement fort entre l’évolution des marchés globaux et l’évolution des actions individuelles. Une manière de gérer cette influence et de limiter la casse en cas de fortes baisses non généralisées est la diversification des investissements.

Pour ce qui est des risques liés à la liquidité des titres, les investissements en ETF tout comme les investissements en action sont liés aux volumes d’échange sur le titre sélectionné et la possibilité de trouver une contrepartie pour un échange de titres. Il serait important de noter que toute différence naîtra des actions et des ETF sélectionnés.

Un investissement en action sur des titres d’un secteur stable comporte moins de risques qu’un investissement sur des ETF répliquant des indices des sociétés en période de crise. Cependant ; le contraire est tout aussi possible. Il est donc difficile d’évaluer comparativement le niveau de risque des deux types de portefeuilles.  

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L’arbitrarité dans l’investissement en ETF vs investissement en action

S’il y a un point où l’investissement en action fait la différence et offre un réel avantage, c’est la liberté de choix. Investir dans des actions directes n’est pas très différent de faire des courses. L’investisseur a la possibilité de choisir librement les titres de son portefeuille d’action. Il peut décider de cibler telle ou telle entreprise pour des raisons qui lui sont propres ou pour des motifs de performance. Il est le sélectionneur unique et son choix s’étale délibérément sur les 600 valeurs présentent sur la place de Paris.

Une telle liberté n’est pas possible avec des ETF. En effet, acheter un ETF c’est comme acheter indifféremment tous les produits d’un rayon de supermarché. Il est impossible d’éliminer une entreprise spécifique d’un ETF à moins de changer complètement d’ ETF. Les possibilités de sélection sont minimes et se limitent à des filtres géographiques et sectoriels, auxquels l’investisseur peut adjoindre des caractéristiques comme actions moyennes, leverage, value, momentum…

L’actionnariat dans l’investissement en ETF vs investissement en action

À la base de tout investissement se trouve une raison, un but, une vision. Il y a des investisseurs dont le leitmotiv ultime est l’enrichissement. Ils investissent pour maximiser leurs gains. La participation à la vie de l’entreprise est secondaire. Ce type d’investisseurs se retrouvent principalement parmi les investisseurs en ETF.

Certains investisseurs en ETF n’ont même pas de connaissances réelles sur les entreprises sur lesquelles ils ont placé leur argent. Ceci n’est pas le cas des investisseurs en action directe. Avec ce type d’investissement, l’investisseur devient totalement actionnaire de l’entreprise choisie. Il a ainsi un droit de regard sur la stratégie de l’entreprise. Aussi, il peut participer aux réunions du conseil si les statuts de l’entreprise le permettent et a droit aux dividendes.

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Douglas Faure
Rédacteur spécialisé dans les domaines de l'entreprise et de la finance. Je vous aide à créer et faire fructifier votre business !